cap 22 : rapport décevant sur la réforme administrative
CAP 22 : rapport qui a fuité il y a quelques années alors qu’il ne devait pas sortir, du moins pas si tôt.
Il est mauvais. Trois constats peuvent être faits. Il s’agit de high level bullshitt qui ignore la gabegie soulevée par les rapports de la Cour des Comptes et oublie des sujets essentiels.
Du high level bullshitt
CAP 22 : rapport qui est du high level bullshitt de pseudo experts loin des réalités de terrain avec beaucoup de verbiage et phrases creuses du style « Une gouvernance transverse de haut niveau doit être mise en place pour faciliter la prise de décisions » page 41, « l’offre pour les personnes âgées dont la dépendance nécessite un hébergement spécifique doit être améliorée sur l’ensemble du territoire. Il faut notamment simplifier les mécanismes de financement, de gouvernance et de régulation de l’offre et améliorer les conditions de prise en charge des personnes âgées (meilleur accueil, meilleure prise en compte de leurs besoins, …) » page 41 et blablabla
Le meilleur page 34 est « L’idée est de valoriser celui qui ose mais aussi de le faire savoir, pour encourager un mouvement d’ampleur » car les cons ça ose tout et c’est à cela qu’on les reconnait !!!
La gabegie soulevée par les rapports de la Cour des comptes n’est pas traitée
La Cour des comptes est évoquée par raccroc : « Le Comité est parti des précédents travaux réalisés sur les différentes politiques publiques, afin de capitaliser sur ce qui avait été précédemment réalisé (rapports de la Cour des Comptes, rapports des inspections générales,…) », mais il est nullement question de résoudre la gabegie soulevée dans ses rapports qui auraient dû être les données d’entrée explicites pour implémentation (Cf. étude de l’IREF ).
Les mots clés qui manquent
Dans un article précédent j’avais relevé dans mots absents du discours d’Emmanuel Macron au Congrès le 9 juillet 2018.
Il y a des mots clés qui manquent dans le rapport CAP22 :
- gabegie,
- corruption (Cf. classement de la Trance par Transparence Internationale),
- harcèlement,
- risques psychosociaux,
- faute,
- disciplinaire,
- sanction (du fonctionnaire qui ne fait pas le job pour lequel les impôts le payent),
- …
CAP22 consacre donc l’impunité des turpitudes coûteuses des administrations sous les ordres des politiques dont l’affaire Benalla : elle illustre l’adage Null Piscis primum a capite foetet, recensé et commenté par Érasme, et qui peut se traduire par Le poisson pourrit par la tête…
Pour rétablir la confiance, il faut rétablir pour l’avenir le délit de forfaiture, qui peut être lié à une non application de l’article 40 : une proposition de loi avait été déposée le 10 mars 2017 en ce sens sur le bureau de l’Assemblée nationale par le député Franck Marlin, dont le texte disposait :
« Article 1er
Tout fonctionnaire dont il est établi qu’il a manifestement commis dans l’exercice de ses fonctions un abus d’autorité, un trafic d’influence, qui a sciemment manqué à son devoir de neutralité ou de loyauté ou qui est convaincu de prévarication, de concussion ou de corruption a commis une forfaiture
Article 2
Tout crime commis par un fonctionnaire public dans l’exercice de ses fonctions est une forfaiture.
Article 3
Toute forfaiture, pour laquelle la loi ne prononce pas de peines plus graves, est punie de la dégradation civique ».
CQFD !