Conflit au travail : la sortie de crise par l’humilité du dirigeant
Dans le contexte de polémiques sur les réformes du code du travail et de relations conflictuelles au travail, plusieurs enseignements sont à tirer d’exemples de relation gagnant-gagnant entre un employeur et ses salariés pour résoudre le conflit au travail :
- L’imprimerie Phil’Print d’Yssingeaux a été sauvée par ses salariés, qui ont embauché… leur ancien gérant;
- Le PDG d’Hisa a voulu léguer l’entreprise à ses salariés.
L’imprimerie Phil’Print : l’embauche du patron
L’imprimerie Phil’Print, située à Yssingeaux en Haute-Loire, était en grande difficulté financière au milieu des années 2010. Mais c’était sans compter sur la motivation des salariés, qui ont décidé de reprendre l’imprimerie sous forme de Société coopérative ouvrière de production (Scop). Aujourd’hui, l’entreprise s’appelle ICS (Imprimerie Coopérative des Sucs).
Fin 2015, Rémy Philippe, dirigeant et propriétaire de Phil’Print suggère à ses cadres de créer une Scop. Aujourd’hui, ce sont 16 salariés qui ont repris l’affaire. Ils ont même réembauché leur patron, en tant que responsable commercial. Pour ce faire, des salariés ont utilisé l’intégralité de leurs indemnités de licenciement et leurs primes ARCE (aide à la reprise ou à la création d’entreprise, versée par pôle emploi). Soit un total de 300 000 euros, auxquels s’ajoutent 180 000 euros de prêts bancaires et coopératifs.
Hisa : le leg aux salariés
Un quart de siècle après sa création, le petit groupe de bureaux d’études et d’ingénierie Hisa basé au Havre s’est transformé en novembre 2012 en Scop à la faveur du départ de son propriétaire et dirigeant Yves Maugard, qui avait succédé au fondateur, Jean-Pierre Mardoc, en 2008. Cité par Les Echos, il a déclaré « Je ne me voyais pas céder l’entreprise à un concurrent alors que je pense que sa richesse est due aux salariés qui la composent ».
Ces deux exemples montrent que lorsque les intelligences sont mobilisées de part et d’autre y compris celle de l’humilité pour un dirigeant, la pérennité de l’entreprise peut être assurée et le conflit au travail évité.
Malheureusement ces solutions sont encore trop rares.
Voir l’article de LCI : « Jeannette, Phil’Print, Scop-Ti : ces salariés qui sauvent leur entreprise et parfois réembauchent… leur ancien patron »