Les organisations syndicales sont très controversées pour leur faible représentativité.
Les demandes des entreprises suscitent des préjugés que l’on peut comprendre, car elles ne désavouent jamais les employeurs qui ne sont pas corrects (entrave, harcèlement moral, discrimination, fraude, corruption, profit cynique au détriment des salariés dans le partage de la valeur ajoutée…) mais il faut reconnaître que des syndicats font de même avec leurs membres qui se conduisent en voyous vis-à-vis de l’employeur allant jusqu’à réclamer leur amnistie heureusement non accordée. Quelques réformes simples gagnant-gagnant-gagnant (entreprises, salariés et collectivité) pourraient être envisagées.
Alors que les syndicats contestataires sont en déclin, eux -mêmes sont discrédités par les actions de leurs membres, qu’elles soient légales mais incompatibles avec le discours fustigeant les « patrons profiteurs » (Cf. Thierry Lepaon pour la CGT dont le confort à disposition n’est pas sans rappeler les propos d’un Jean-Luc Mélanchon expliquant voyager en classe affaire ayant passé l’âge d’aller se faire briser le dos à la classe économique) ou qu’elles soient illégales (Cf. les condamnations de Comités d’Entreprise qui discréditent syndicats impliqués). Eu égard au faible taux de syndicalisation et à la faible participation aux élections, la représentativité actuelle des syndicats salariés n’est pas satisfaisante. Peut-être conviendrait-il de rendre obligatoire l’adhésion à un syndicat pour tout salarié afin de déterminer une représentativité avérée.
De même, pour les employeurs, si le MEDEF, la CGPME et l’UPA sont des acteurs importants et respectables, ils ne sont sans doute pas représentatifs de la diversité de situation des entreprises. L’article 29 de la loi N°2014-288 du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale n’est pas satisfaisant sur les critères de la représentativité des organisations patronales : le critère central de l’audience non basé sur une élection – qui est un critère très perfectible – comme pour les syndicats, mais fonction de l’adhésion des entreprises à ces organisations patronales pose problème. Comme l’avait relevé Jean-Denis Combrexelle dans son rapport (Combrexelle (J.-D), Rapport sur la réforme de la représentativité patronale, , octobre 2013, page 28 et 53) qui a précédé cette loi, on dit couramment que le Medef compterait 780 000 entreprises adhérentes, la CGPME 550 000 et l’UPA 300 000, mais il n’existe aucune confirmation ni aucune certification officielle de ces chiffres. Et d’ajouter dans une note qu’assez étonnamment, dans une majorité des cas aujourd’hui, les représentants des organisations d’employeurs avouent ne pas avoir les moyens de connaître avec précision leurs effectifs d’adhérents. Dans les faits on ne parle que du MEDEF et qu’avec le MEDEF : on a le sentiment que le MEDEF tient la laisse courte et que le gouvernement aboie sous prétexte de réformisme.
La simplification du droit du travail intelligemment mise en œuvre par des acteurs véritablement représentatifs et de bonne foi pour les deux parties ne signifierait pas l’exploitation des salariés comme certains le prétendent : ce serait permettre aux entrepreneurs loyaux dans leurs relations avec les salariés de s’adapter à la mondialisation voire en faire une opportunité. Pourraient être envisagés de façon sereine:
- la révision des 35 heures,
- la réforme des retraites,
- la révision du compte pénibilité dont le principe doit être conservé mais dont la mise en œuvre doit être pragmatique,
- la révision des seuils sociaux,
- la réforme du contrat de travail,
- la réforme des prud’hommes,
- la réforme de la médecine du travail.