Le milieu de travail de la santé est un milieu difficile pour les professionnels comme le traduisent les nombreux témoignages récents sur les réseaux sociaux.
La pénibilité des conditions de travail peuvent conduire à des situations critiques dont les comportements suicidaires (5 suicides d’infirmiers et infirmières pour le seul été 2016, suicides de médecins…).
Cette actualité tragique rappelle combien la prévention des risques au travail, et spécialement les risques psychosociaux, est nécessaire.
Cette prévention faisant pourtant partie du référentiel de certification en vigueur, montre encore, à la lecture des rapports récents disponibles sur le site de la Haute Autorité de Santé, de nombreuses lacunes dans les établissements de santé (la revue sera limitée aux rapports parus depuis un an).
Les politiques publiques sur la santé et la sécurité au travail dans les établissements sanitaires et médico-sociaux sont dérisoires comme il y a quelques années le plan de la stratégie nationale d’amélioration de la qualité de vie au travail, qui faisait vingt pages. Il prêterait à rire si le sujet n’était pas grave tellement il est révélateur d’une vision technocratique par le verbiage bureaucratique qui ne va pas à l’essentiel, à l’image de personnes qui n’ont jamais été sur le terrain :
AXE I – DONNER UNE IMPULSION NATIONALE, POUR PORTER UNE PRIORITÉ POLITIQUE
Engagement 1 – Structurer la démarche pour garantir son suivi et son évaluation dans la durée
Engagement 2 – Adapter les formations initiales et continues pour développer la qualité de vie au travail
Engagement 3 – Revaloriser la médecine du travail et généraliser les services pluri-professionnels de santé au travail
Engagement 4 – Reconnaitre les sujétions particulières liées aux rythmes de travail nécessaires à la continuité des soins
AXE II – AMÉLIORER L’ENVIRONNEMENT ET LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES PROFESSIONNELS AU QUOTIDIEN
Engagement 5 – Placer la qualité de vie au travail au cœur du dialogue et des politiques sociales
Engagement 6 – Redonner plus de place à l’écoute, à l’expression et aux initiatives individuelles ou collectives au sein des équipes
Engagement 7 – Favoriser la conciliation entre vie privée et vie professionnelle
AXE III – ACCOMPAGNER LES PROFESSIONNELS AU CHANGEMENT ET AMÉLIORER LA DÉTECTION DES RISQUES PSYCHOSOCIAUX
Engagement 8 – Accompagner le changement et sensibiliser l’ensemble des professionnels à la qualité de vie au travail
Engagement 9 – Mieux accompagner les cadres dans leurs activités de management
Engagement 10 – Détecter et prendre en charge les risques psychosociaux
Pourtant les engagements qu’il faudrait prendre sont pourtant simples et tiennent en un axe :
Sanctionner immédiatement tout comportement transgressif qui manque à la délicatesse. Point.
Or, la notion même de sanction n’est pas dans le document du ministère, pas plus que l’idée de procédure disciplinaire, pour s’en tenir à des phrases creuses qui sont aux risques psycho sociaux à l’hôpital ce que les mesures de traitement social du chômage sont à la lutte contre le chômage.