- Qualitiges® – Un bon management vaut mieux qu'un procès toujours mauvais - https://qualitiges.org -

Intérêt général et service public : les maux des mots

Intérêt général et service public : les maux des mots

Le gouvernement  se refuse à prononcer deux mots au profit d’une terminologie politiquement correcte qui ne doit pas tromper . Les vrais sujets pour amener le pays sur un chemin vertueux ne sont pas abordés au profit d’orientations non assumées par l’usage d’expressions déceptives.

Effort juste contre austérité ou rigueur

Comme l’a relevé dans Le Monde Jean Marc Daniel [1], le mot même de « rigueur » a été installé dans le vocabulaire politique par la gauche ! Précisément par le premier ministre socialiste Pierre Mauroy [2], en 1982-1983. A l’époque, pour éviter le terme « austérité », associé à la gestion de Raymond Barre [3], il déclare : « La rigueur, c’est l’austérité plus l’espoir. » (…) Aujourd’hui, on rejette « rigueur » pour « effort juste »… »

« Effort juste » ? La belle trouvaille. L’UMP avait aussi les siennes comme le « vrai travail ».

Adaptabilité contre flexibilité

Un autre mot est sorti du chapeau. A-dap-ta-bi-li-té. Cela concerne le contrat de travail. Le Nouvel Observateur [4] évoque ainsi le document « d’orientation sur l’emploi et la compétitivité » que doit remettre Michel Sapin  [5]aux partenaires sociaux le 10 septembre, qui, sauf surprise, est d’ores et déjà rédigé. Selon les informations du magazine, au mot « flexibilité », que revendique le Medef  [6]mais qui hérisse les syndicats, le ministre du Travail préfère « l’adaptabilité » du contrat de travail.

« Adaptabilité » ? La belle trouvaille.  L’ex UMP avait aussi les siennes.

Les enjeux pour lutter contre la crise : le retour au droit

Au lieu de s’attaquer aux vrais sujets qui sont la cause des déficits publics et sociaux , à savoir

  • la gabegie de l’Etat par des gouvernements de droite comme de gauche ces dernières décennies avec des décisions prises parfois sciemment au mépris de la légalité par des fonctionnaires et/ou des élus qui devraient être sanctionnés pour avoir joué avec les deniers publics,
  • la « porte tambour » entre la haute fonction publique et le secteur privé créatrice de conflits d’intérêts expliquant des inerties et la faculté de rebond voire d’avoir des indemnités de ceux, de sensibilité de droite comme de gauche, qui font des erreurs qu’ils n’assument pas  (Cf. l’Oligarchie des incapables [7]), et plus généralement
  • la primauté des rapports de force sur le droit avec sur le terrain des administrations défaillantes pour ne pas dire complices qui construisent l’image d’une république bananière : ainsi des fonctionnaires informés de faits délictueux présumés dans l’exercice de leurs fonctions qui ne saisissent pas le Parquet en vertu de l’article 40 du Code de Procédure Pénale commettent-ils  une faute dont la sanction doit pouvoir aller à la révocation (ils n’ont pas à juger de l’opportunité des poursuites, faculté controversée laissée au Parquet [8] : l’article 40 du Code de Procédure Pénale dispose en effet au présent de l’indicatif ayant en droit valeur d’impératif que Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République [9]et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs.),

le gouvernement prend l’électeur (de gauche en l’occurrence) pour un imbécile en jouant sur les mots.

En particulier sur la primauté des rapports de force sur le droit avec des administrations défaillantes pour ne pas dire complices qui construisent l’image d’une république bananière, le gouvernement Hollande est sans doute pire que le gouvernement sortant car c’est un reniement des valeurs de la gauche pour une position concrète à mettre en oeuvre ne coûtant rien et contribuant à (re) construire l’Etat de droit.

Mais LR n’abordent pas ces sujets. Pas plus que le PS. Pas plus que les autres d’ailleurs.

 

La lutte pour le pouvoir et les hochets associés comptent plus que l’intérêt général. C’est vrai au niveau de l’Etat et donc de l’entreprise.

Comme dit le proverbe chinois, « Le poisson pourrit par la tête ». C’est donc l’Etat qui est responsable, par son fonctionnement perverti qui fait consensus, des dysfonctionnements de la société française.

Intérêt général et service public : les maux des mots [10]

Source : https://www.flickr.com/photos/home_of_chaos/5506717820

 

 

 Question à l’UMP et au PS
Qualitiges (@Qualitiges [11])
06/09/12 09:38 [12]
@ump [13] @partisocialiste [14] – Avez vous conscience que lutter contre la crise c’est en premier (faire) respecter la légalitégoo.gl/wimzU [15]